La Porte de l'Enfer Imprimer

                                                      La Porte de l'Enfer

                                   écrit par Tempus Fugit, Mai 2001

Le Kamagra pour une utilisation dans la meilleure randonnée domestique et. En cause de cet emballage est conçu. Il est plus laissé aux gens qui étaient surpris, mais ce fait besoin de dire.

L'air était frais et en ce beau jour de la fin du mois d'avril, il flottait dans les rues comme un parfum de bonheur.
Les boulevards étaient encombrés d'une foule en tenue légère et les terrasses des cafés prises d'assaut.

Onésime, pourtant, ne partageait pas ce sentiment. Le front moite, une rosée perlant sur sa lèvre supérieure, indiquaient visiblement un profond trouble intérieur. Tout en marchant d'un pas assuré, ne prêtant aucune attention à ceux qui l'entouraient, il passait encore en revue les raisons qui le poussaient à se diriger, presque mécaniquement, vers cette belle vitrine horlogère.

Il allait passer à l'acte, terme provisoire de l'évolution de sa poussée d'AOC (voir l'Engrenage) C'était un peu comme dans la chanson "… Quand je monte, je monte, je monte chez toi…j'ai le cœur, le cœur, le cœur qui bat… " La passion ne se vit pleinement que dans l'attente, la frustration, la recherche, l'espoir, jamais autrement. Cela, il le savait bien.

Faisait-il le bon choix ? D'un point de vue thérapeutique, certainement. Mais le fin connaisseur, l'amoureux des beaux mouvements ne serait décidément jamais satisfait. Un doute subsistait, alimenté par un filet de culpabilité. Culpabilité d'ailleurs fort justifiée, au moins théoriquement, car Onésime savait qu'il allait falloir se " serrer la ceinture ", l'objet de sa convoitise dépassant largement ce qu'il serait convenu, de nos jours, de dépenser pour savoir l'heure qu'il est. " Et encore heureux, se disait-il, comme pour se rassurer, que je n'aie pas charge de famille, je nous mettrais sur la paille !

"Un flot de satisfaction emporta vite ces relents de tempérance quand il se vit arborer, dans peu de temps, la magnifique montre tant attendue.
Le choix s'était porté sur un garde-temps tout simple, d'une discrétion et d'une élégance parfaite à ses yeux, équipée de surcroît d'un magnifique calibre de manufacture. " J'ai le poignet fin, un poignet de poulet comme son ami internaute, autre chronomaniaque, lui avait dit un jour en plaisantant…Je ne peux pas porter ces monstruosités de 40 voire 41, 42 et même 44…Il me faut une montre en harmonie avec mon physique et mon mental… " Toutefois, il reconnu bien volontiers qu'il lui arrivait de rêver avoir des avants-bras de catcheur, velus, propres à chausser ces, quand même, superbes bêtes dites de sport (ou de toute autre qualification avantageuse et apte à flatter sa masculinité).

Il était maintenant arrivé devant la vitrine et il ne put s'empêcher de contempler toutes les merveilles exposées. A chaque coup d'œil, un nouveau doute le reprenait. " …Superbe cette XXX avec son tourbillon…finalement ce petit chrono sport irait bien à ma gracile anatomie…ouah !!! Ce QP de rêve !!! "

Mais la crise devait trouver son dénouement et c'est d'un pas hardi qu'il franchit la porte vitrée.
Onésime ne savait pas pourquoi mais il redoutait toujours le moment où, devant le vendeur ou le joaillier, il allait devoir exposer l'objet de sa visite. La technique était toujours la même. " …Je suis chargé de faire un cadeau et le choix commun s'est porté sur une belle montre. Pouvez vous me montrer quelques modèles élégants et discrets…le budget ? Oh ! , Nous verrons bien… " Il savait de toutes façons ce qu'il était venu chercher et il lui suffisait d'attendre qu'on la lui propose pour reconnaître benoîtement que, finalement, il allait prendre celle-ci.

Cela lui permettait tout autant de voir de près quelques pièces intéressantes…Le jeu allait même jusqu'à se faire faire un beau paquet cadeau avec lequel il ressortait discrètement, en voie de libération, avec une pression artérielle à la baisse et malgré tout la sinistre impression qu'il venait de faire une bêtise.

L'attaque était passée et, à la maison, il eut tôt fait de déballer l'objet, de régler le bracelet et d'en garnir son poignet de poulet. C'était vraiment LA montre qui lui manquait…quoique…la nuit venue, la porte vitrée qu'il avait poussée dans l'après midi, se transforma en rideau de feu derrière lequel il se reconnu, plongé par les plus horribles démons, dans les chaudrons bouillants de l'insatisfaction …

Cordialement vôtre

TempusFugit, Mai 2001 - pour La Passion des Montres