Ma Swatch Body and Soul à moi
Par Julien ALLAIN
 


Tout commença mi-mai 2001. Je venais de voir une pub pour Bell and Ross en quatrième de couverture d’un magazine aéronautique et par la suite  entreprit sur-le-champ de glaner quelques information là-dessus. C’est comme ça que je tomba sur LPDM. J’entendis assez vite parler de Swatch, que je connaissais déjà pour en avoir eu quelques-unes unes, mais surtout de la Body and Soul, une des (trop) rares Swatch automatiques.

Un mois plus tard, en allant reprendre ma Villard, la montre de mon grand-père, à la sortie de sa Grande Visite, je passa devant la boutique Swatch, rue de Toulouse à Rennes. J’entrepris de discuter avec la vendeuse et surtout de voir de plus près les automatiques, cachées près du comptoir. Deux attirèrent mon attention (sur trois, c’est pas mal…), l’Héraclès et la Body and Soul. Chacune avait ses défauts et ses avantages mais une chose me heurtait : elles avaient un fini miroir et ça j’aimais qu’à moitié. Je sortais du magasin un peu déçu. C’est après quinze jours de crise sévère d’AOC, où mes réserves face au fini miroir s’estompèrent totalement, que je me résignais à pousser encore une fois la porte du magasin. Après un certain temps d’incertitude ( ‘oui, mais celle là n’a pas la date…. mais d’un autre côté, elle est squelette’, j’en passe et des meilleures…) je craqua et ce fut pour elle :

        

Le boîtier :

Le boîtier est classiquement en inox et à la particularité d’avoir une finition polie sur le dessus et brossée sur l’autre face. Pour la finition miroir, on aime ou on n'aime pas mais je rassure ceux qui sont heurtés, on s’y fait très bien. Cette finition a le désavantage d’être sensible aux rayures de toutes sortes. Sur la mienne, après six mois de porter à mi-temps (comme vous le savez déjà elle n’est pas la seule a avoir mes faveurs…) on voit nettement de petites rayures dues à la vie de tous les jours. Je pense que tout ça peut être arrangé entre des mains qui savent faire ou au mirror. Il y a aussi une plus grosse rayure qui court sur la lunette et le verre mais ça c’est ma faute je n’avais pas à m’appuyer sur le crépis.

A l’arrière du boîtier, sur le pourtour du verre arrière est écrite une petite littérature : ‘stainless steel’ en bas et ‘swiss’, le poinçon de ETA et V8 sur le haut.

La taille est raisonnable : 20 mm pour l’entre corne (si j’ose dire), la lunette fait 35 mm de diamètre, la longueur totale est de 43 mm et la largeur avec la couronne est de 39 mm.

Bref, rien que du classique de chez Swatch, je pense même que ce boîtier est générique à toutes les Irony, chronos y compris.

Le cadran :

Ce qui fait son charme c’est l’absence de cadran, et oui vous avez en face de vous la moins chère des montres squelette. D’ailleurs cette absence rend plus difficile la lecture du cadran, les seuls repères que l’on a étant les points séparant les mots ‘Swatch’ disposés sur le pourtour de la lunette, points étant situés tous les 90°. La mise à l’heure précise ne peut donc se faire que toutes les quart d’heures.

On peut donc voir tout le mouvement et ça c’est formidable. Pour un novice de l’horlogerie comme moi c’est magique car on voit vraiment comment fonctionne un mouvement, et mieux qu’avec un fond transparent.

La date est malheureusement absente mais on a quand même une trotteuse. La trotteuse, parlons-en : elle est en acier poli et est très fine. Elle porte en son bout, comme les Rolex de plongée par exemple, un disque remplit de Luminova. Les aiguilles des heures et des minutes sont de formes identiques. Un vulgaire rectangle arrondi en demi-cercle à chaque bout. Elles sont aussi peintes au Luminova. La couleur identique entre les aiguilles et le mouvement fait que la lecture de l’heure n’est pas immédiate dans le ‘feu de l’action’, c’est à dire en conduisant par exemple… On est loin des contrastes d’une Sinn 656.

L’alignement à douze heures n’est pas parfait, chez moi les aiguilles sont un peu à gauche du point.

La finition bicolore du mouvement (présence de quelques pièces en laiton) ‘casse’ une certaine uniformité et rend la montre vraiment belle.

La lunette :

Pas grand chose à dire à part qu’elle est fixe, de forme conique et que dessus est gravé quatre fois le mot Swatch (mais ça vous le savez déjà).

Le verre :

Hum Hum… On arrive au seul point noir. Comme vous l’avez sûrement remarqué, ma montre est ornée d’une grosse fêlure d’un centimètre sur le verre à cinq heures. N’allez pas croire que j’ai fait ça en la posant sur la table de nuit, elle m’a échappé des mains pour tomber sur du carrelage et verre contre terre en plus. Tout ça pour vous dire de faire gaffe car le verre ne peut pas être changé.

 

Les deux verres (le fond est transparent, je rappelle) sont en plexi. L’avantage est qu’ils ne cassent pas (j’ai testé pour vous…) mais par contre ils sont très sensibles aux rayures. Cela dit, ils se repolissent très bien.

Le fond n’est pas vissé mais juste ‘clipsé’ en force, il dépasse d’un millimètre du fond du boîtier. Le verre principal dépasse d’environ un millimètre et suit la conicité de la lunette.

                      

La couronne :

Elle fait 2,5 mm de large pour 5 mm de diamètre. Elle est en acier brossé et est finement cannelée. Rien n’est marqué sur la tranche.

          

Le mouvement :

Le mouvement est un ETA (on s’en serait douté), mais assez spécifique tout de même. Comme c’est écrit à coté du balancier, c’est un 2841-1. Suite à quelques messages sur le forum, Benoît m’en a appris un peu plus à ce sujet (qu’il en soit remercié). Le 2841-1 est en fait une évolution d’un autre mouvement de chez ETA présent aussi dans les Swatch automatiques, j’ai nommé le 2842 :

Voici le 2841-1 dans la même position :

Vous conviendrez quand même qu’il y a un sacré lien de parenté. Les différences que j’ai remarquées ne sont pas très grandes : Pas de date, moins de rubis (21 au lieu de 23, la date doit y être pour quelque chose), quelques évidements et le remplacement de quelques pièces par d’autres en laiton ou du moins quelque chose qui y ressemble.

La précision est plus qu’honorable. Quatre mois après son achat j’ai entreprit de mesurer la précision et je vous assure que j’ai été plus que surpris : 45 secondes de perdues en une semaine en la portant tous les jours et sans la remonter. Je m’attendais à pire.

 

Le bracelet :

La Body and Soul est disponible sur bracelet cuir ou acier. Le bracelet acier est assez inhabituel avec ses maillons de faibles dimensions. Il me fait penser aux bracelets de chez IWC avec moins de mailles et la beauté en plus.

                 Dessus…

et dessous.

Comme pour la boite, il est poli sur le dessus et brossé sur le dessous. Les maillons intérieurs sont faits de tôle pliée alors que les extérieurs me semblent massifs. Les ajustements sont corrects, sans plus.

La boucle déployante est un bout de tôle emboutie de la même finition que le bracelet.

La boite (de rangement):

La boite est en carton fort de couleur verte. Sont seul rôle est de protéger la montre du magasin à chez vous ou dans d’autres cas à servir de support de papier cadeau, c’est tout ce qu’on peut lui demander.

                              

Question papiers c’est la tradition Swatch, c’est à dire que dalle.

Ses petites sœurs…

La Body and Soul a plusieurs petites sœurs. On peut citer la plus jolie à mon goût, l’Héraclès, pour laquelle je succomberais sûrement un jour.

N’est-elle pas craquante avec son cadran guilloché et ses aiguilles Breguet ?

 

Conclusion :

Citons tout de suite l’argument massue, son prix : 800 FF (122 Euros) en bracelet métal et 650 FF (100 Euros) en bracelet cuir.

En faisant abstraction de son prix on peut dire que l’on est en présence d’un montre certes un peu sensible aux rayures mais surtout très réussie d’un point de vue esthétique. Maintenant quand on repense au prix on se dit que l’on a tout simplement le meilleur rapport qualité prix du marché ; une montre dans la lignée de Swatch, c’est à dire jetable et innovante. On ne se lasse pas de regarder comment ça vit dedans, bref vous l’aurez sûrement compris, malgré ses petits défauts j’en suis AMOUREUX !

Un grand merci à mon ami Jylima pour les photos.

(c)Julien ALLAIN - Janvier 2002