ORIS BC3 DAY-DATE
par Domi 38


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INTRODUCTION :

Cette Oris BC3 est ma troisième montre ‘sérieuse’ et les raisons de son acquisition (hormis le fait que ce fut le cadeau de ma femme pour mes 40 ans) sont à chercher dans l’absence de seconde centrale sur mes deux premières montres.

En effet, le Chronomat Breitling et l’Oris Worldtimer ont toutes deux une petite seconde à 9 heures. Et n’est-ce pas le mouvement de l’aiguille des secondes qui différencie le plus sûrement une montre mécanique d’une montre à quartz ?

Quand elle est centrale, l’aiguille des secondes est bien plus visible !

D’autre part, ayant passé 9 ans environ avec un chronographe Seiko au poignet (celui avec les centièmes de seconde analogiques) , j’avais pris l’habitude d’avoir le jour en plus du quantième disponibles d’un seul coup d’œil.

Bref, que d’arguments fragiles mais qui ‘justifièrent’ cette compulsion.

DESCRIPTION :

Cette BC3 (big crown, troisième du nom ) est la dernière évolution en date dans l’histoire des Oris à grande couronne. L’Oris Big Crown originale fut créée lors de la deuxième guerre mondiale pour permettre aux pilotes de l’US Air Force de régler et synchroniser leur montre sans enlever leurs gants (manœuvre qui était facilitée, de fait, par l’adoption d’une couronne surdimensionnée).

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Le boîtier, de 40 mm de diamètre, semble taillé à l’emporte-pièce dans un bloc d’acier de finition satinée. Vu de profil, on peut dire malgré tout qu’il est plutôt fin. L’impression d’épaisseur vient des cornes retenant le bracelet et des renflements où ces cornes prennent naissance.

La lunette assez haute est satinée sur la face qui entoure le verre et polie sur sa tranche. Cette tranche est biseautée (en deux ‘facettes’) ce qui fait ressortir le côté poli bien que la surface dévolue à cette finition soit peu importante.

Le fond poli, sauf à l’intérieur des six encoches servant à le dévisser, laisse apercevoir le mouvement par un large verre minéral.

Le pourtour de ce fond vissé nous renseigne sur la nature du métal (ALL STAINLESS STEEL), le matériau du verre frontal (FRONT CRYSTAL: SAPPHIRE) et indique une résistance à l’eau jusqu’à 50 mètres (théorique, évidemment).

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La couronne non vissée marqué ‘ORIS’ en bas-relief est d’un diamètre de 8 mm. Elle présente huit cannelures qui facilitent sa manipulation. Son épaisseur de 5 mm la fait dépasser largement du boîtier en accentuant son aspect cylindrique.

Le verre saphir protégeant le cadran est plat, sans traitement anti-reflet. Il dépasse très légèrement du bord supérieur de la lunette.

L’épaisseur totale de la montre est de 10,5 mm ce qui, compte tenu du diamètre du boîtier, donne la sensation d’une montre relativement fine.

Le cadran de la BC3 d’une ouverture de 29,5 mm, est un modèle de lisibilité et de sobriété.

Il se décline en trois teintes( bleu, blanc, noir) et deux sérigraphies (des index plus les chiffres 3/9/12 pour le cadran bleu, et onze chiffres arabes pour les cadrans blanc et noir).

Comme vous l’avez constaté, ma version est équipée du cadran blanc (c’était le choix de ma femme !).

Donc, les onze chiffres sont peints en noir sur un cadran plat à la surface très finement granuleuse.

Deux guichets sont découpés, l’un habituel à 6 heures donne la date (en noir sur fond blanc) et le deuxième, plus rare sans toutefois être exceptionnel, indique le jour de la semaine en anglais par trois lettres noires sur fond blanc.

Ces deux guichets sont habillés d’une très fine ligne noire qui souligne le biseau du cadran au contour de ces fenêtres.

Une ligne gris clair quasi-circulaire relie le jour au quantième tout en servant de guide à l’annotation ‘AUTOMATIC, 25 JEWELS’.

Au dessus du quantième, la marque de la montre est séparée de ‘SWISS MADE’ par un trait noir horizontal.

Le chemin des minutes est constitué de repères noirs en forme de traits perpendiculaires à un cercle noir (à sa tangente en fait !) sur lequel sont placés de petits points lumineux (doublé pour le 12). De petits chiffres de 5 en 5 complètent la périphérie du cadran.

Les aiguilles des heures et minutes sont de forme bâton, lumineuses, avec une pointe triangulaire noire. L’aiguille des secondes, très fine et très légèrement triangulée est peinte en noir. Elle est assez longue pour atteindre les traits repères en périphérie du cadran.

La pointe de celle des heures touche le cercle gris et celle des minutes arrive à l’aplomb des repères lumineux.

Le bracelet d’origine en métal est simplement réalisé, solide avec des maillons bien articulés mais la jonction avec le boîtier laisse à désirer du point de vue esthétique. De plus la boucle déployante en tôle emboutie n’est pas du plus bel effet. Comme le confort de cette boucle est très moyen (les bords de la pièce externe blessent le poignet), ce bracelet a laissé sa place à un Hirsch Carbon Sport (en 20 mm de large) qui souligne avantageusement le côté ‘sportif’ de cette montre.

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Le mouvement, visible à travers le fond vitré, est dénommé calibre Oris 635. Il s’agit d’un mouvement ETA 2836-2 dont la seule retouche apparente semble être le travail sur le rotor gravé au nom d’Oris et soleillé sur sa partie externe.

Ce mouvement à 25 rubis et 28800 A/h a un diamètre de 25,6 mm et sa réserve de marche annoncée est de 38 heures. L’incabloc, le balancier glucydur, le stop seconde et le rotor bidirectionnel complètent les caractéristiques de cette mécanique.

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Le coffret en plastique noir livré avec la montre est lisse et doublé de velours noir à l’intérieur. Il est accompagné d’une boîte en carton fort noire (une boîte noire pour une ‘montre de pilote’, cela s’imposait !…).

L’adresse des centres SAV, un manuel d’utilisation et la garantie complètent l’ensemble.

Ce coffret (comme beaucoup d’autres d’ailleurs) semble surtout destiné à encombrer une étagère ou un carton. Il serait temps que les fabricants nous concoctent des boîtes, des étuis, bref des contenants permettant de transporter une montre au fond d’un sac ou d’un attaché-case( il n’y a qu’à voir la demande sur le forum lors des périodes de vacances !).

FONCTIONS :

Heure, minute et seconde tournent autour de l’axe central.

Date et jour sautent ensemble, d’un seul coup( sans ‘ramper’) à 23 heures 57.

Le quantième se change par la rotation de la couronne( tirée à son premier cran) dans le sens horaire.

Le jour dans son guichet à 12 heures se change par la rotation antihoraire de la couronne toujours sortie à son premier cran.

Le deuxième cran, en tirant un peu plus la couronne, permet l’arrêt de l’aiguille des secondes et la mise à l’heure précise.

A L’USAGE :

La montre, plutôt légère, trouve facilement sa place sur le poignet et le confort s’est trouvé amélioré par l’adoption du bracelet Hirsch Carbon Sport. Les cornes épousant la courbure du poignet( de profil) évitent la rotation de la montre.

La lisibilité est excellente même pour les presbytes, mais la luminosité pourrait être plus importante bien qu’elle soit suffisante en cas de réveil en pleine nuit. C’est surtout le passage d’une zone éclairée à une zone obscure qui pose problème.

L’absence de traitement antireflet sur le verre plat peut, dans certaines conditions d’éclairage, se révéler gênante. Ceci annule en grande partie l’effet anti-éblouissement de la peinture granuleuse du cadran et de la finition brossée du boîtier.

CONCLUSION :

La BC3 est une montre simple, sans fioritures, qui permet pour un prix attractif( environ 600€ en novembre 2001, mais on ne demande pas le prix d’un cadeau !) d’avoir le parfum d’une ‘montre de pilote’ avec une bonne finition d’ensemble, l’affichage du jour pour ceux qui ne peuvent pas s’en passer et surtout la vue sur la mécanique, certes moins noble qu’un calibre 89 d’IWC où que le JLC de la Mark XII, mais beaucoup plus accessible.

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texte et photos: domi38, décembre 2002