LES ANCIENS EDITO



Le test de la rentrée : Êtes-vous un accro du tic-tac ?

 

Vous entrez dans une boutique pour acheter une montre à 50 000 FF, pris de remords vous en achetez finalement une à 20 000 FF vous vous dites :

- Chic, j'ai économisé 30 000 FF
- Quel idiot, j'ai encore acheté une montre
- Je vais revendre celle à 20 000 demain (à moitié prix) pour acheter celle à 50 000
- J'aurais dû prendre les deux.

Lassée par votre manie (et fatiguée de faire des ménages pour combler les déficits) votre femme vous dit un jour :  "ce sont tes montres ou moi !"

- Vous envisagez le divorce avec sérénité, après tout, elle n'aimait pas votre hobby
- Vous redoutez qu'elle demande au juge la garde de votre collection
- Vous vendez toutes vos montres pour lui acheter la maison de ses rêves à la campagne
- Vous lui offrez une Cartier en espérant qu’elle partagera bientôt votre obsession

Un film porno passe sur C+

- Vous regardez la bite de l'acteur pour la comparer à la vôtre
- Vous regardez la montre de l'acteur pour la comparer à la vôtre ("bon sang, ils ne peuvent pas arrêter de bouger ?! ?")
- Vous chronométrez les performances des acteurs avec votre portugaise rattrapante ("chic, j'ai enfin trouvé à quoi cela servait")
- Vous vous dites "qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour pouvoir acheter des montres de luxe"

Sur votre table de nuit vous avez

- Une photo de votre fiancée
- Un quantième perpétuel Patek Philippe
- Une revue de montres
- Une lettre recommandée de votre banquier

Vous partez en vacances, vous emportez

- Une Rolex Sea-dweller pour l'apéro sur la plage, une Yacht Master pour le pédalo, une Lange 1815 pour les soirées du camping et une Reverso sun/moon pour les nuits d'insomnie
- Votre femme, vos enfants, votre belle-mère, une Swatch et une boîte d'antidépresseurs
- Tout PD James et une Dunhill Facet
- Des Ray-Ban, un Bermuda, une Tag et des préservatifs.

On dit :

- Chronomètre
- Chronograph
- Chronomat
- A quoi ça sert tous ces boutons ?

Quelqu'un dans la rue vous demande l'heure

- Vous lui donnez à la seconde près grâce à votre Casio multifonctions
- Vous restez dix minutes à admirer le cadran guilloché de votre Bréguet avant de lui répondre
- Vous lui demandez de patienter car votre réverso est tournée du mauvais côté
- Vous n'arrivez pas à la trouver au milieu des indications de votre Chrono QP rattrapante à équation du temps.
 

Alain - Août 2001


Le parcours d'un novice vu par un amateur de montres anciennes

Année 0 : parait que les montres méca c'est aussi bien que le quartz ! Je viens de m'acheter une Breitling/Bell & Ross/Baume & Mercier/ j'ai bien fait ?

Année 1 : 12000 balles pour du Valjoux ? moi je ne me laisserai pas avoir. Et j'apprécie que sur ce forum on ne dise pas de mal de Rolex. Au fait c'est vrai qu'il y a du Valjoux chez IWC ?

Année 2 : je viens de recevoir le nouveau catalogue Jaeger LeCoultre. La Reverso, quelle classe ! j'hésite entre la duo memory gmt et le modèle tout simple, sans chi-chi, zen quoi. Et vous ?

Année 3 : Lange. Pour les vis, les côtes de Genève (pardon de Glasshutte), la finition fabuleuse. Mais ce qui me gène c'est que la mienne prend 2 secondes et demi lorsque je la laisse la nuit au frigo. Quelqu'un a une idée ?

Année 4 : Ce qui nous manque c'est un bouquin de référence où on puisse savoir qui fait quoi, sans hypocrisie. Parce qu'en fait les seuls à tout faire c'est Audemars, euh non, Patek, euh non, Bregu.. non pas eux, les allemands, certes, Swatch, ah bon ?

Année 5 : j'ai craqué pour une Submariner/Primero/Master/Portugaise. Je sais on peut critiquer. Mais je m'en fous, elle me plaît, je dors avec, je l'aime. Au fait j'ai vu dans une brocante une Albert Spiral en or, réveil, à 1000 balles ! C'est fou ce que c'est tentant ces vintages !

Bienvenue au club....

Joël de Toulouse - Mai 2001


Bâle 2001 : La tendance est à la conjoncture...

La foire de Bâle ressemble à un concert de rock : la queue aux guichets, des vigiles partout, quelques groupies siliconées et du coca à vingt francs la canette... Mais là s'arrête la comparaison, car ici tout n'est que moquette épaisse, vitrines moelleuses et petits catalogues sur papier glacé (essayez de rentrer dans le stand Rolex en Santiags et en perfecto, pour voir).
Pour qui ne connaît pas Bâle, arriver jusqu'à la Basel Messe tient du jeu d'aventure. Il faut traverser des routes inondées, parcourir des tunnels obscurs, tourner en rond au milieu des grues, éviter les trams offensifs, les trous dans la chaussée façon pièges à éléphants et sourire aux fliquettes en se garant en double file.
La vaillante équipe de la Passion des Montres a déambulé pendant deux jours dans le grand hall de la Basel Messe pour vous faire partager ses coups de coeurs et ses coups de mou. Nous avons léché des dizaines de vitrines, serré quantités de louches, tripoté une théorie de montres, mangé des hot-dogs répugnants et des petits fours exquis, chopé des ampoules en charriant des kilos de dossiers de presse... Bref, nous avons passé deux jours très agréables, mème s'il a fallu parcourir les allées au pas de course.
Globalement, l'accueil fut très chaleureux, à quelques exceptions près : une fois de plus, ce ne sont pas les fabricants les plus exclusifs qui se sont révélés les plus inaccessibles... L'avis des collectionneurs intéresse les manufactures et l'initiative d'un site francophone soulève beaucoup d'intérèt. C'est encourageant pour l'avenir, mème si Bâle risque de ne plus ètre tout à fait le mème en 2002 : Passé dans le giron du groupe Richemont, LMH (qui regroupe Lange, IWC et Jaeger-LeCoultre sous la houlette de Günter Bluemlein) quittera très probablement Bâle pour rejoindre l'année prochaine les autres marques du groupe au salon de Genève. Dommage, car il faudra désormais prendre le train pour aller du stand Lange au stand Patek...
Espérons que le groupe Richemont, comme il l'annonce dans le journal suisse d'horlogerie, préférera l'intégration verticale en respectant l'identité de ses marques. Car à Bâle, les marques du groupe Swatch, regroupées en désordre autour du stand Oméga (sa vidéo géante, son bar grouillant de monde, et son zinzin techno en boucle) semble avoir bien du mal à trouver leur place (sauf Blancpain et son inévitable chalet Suisse qui bénéficie, succès oblige, d'un traitement de faveur).
La conjoncture paraît encore très favorable, et de nouvelles marques surgissent encore cette année. Dans le lot, très peu d'horlogers et beaucoup de marchands qui pensent que l'on pourra indéfiniment coller un 2892 (au besoin en réveillant une marque endormie depuis plus de vingt ans) dans une jolie boîte et vendre le tout très cher...
Wait and see (ou Moët Hennessy, comme on dit chez LVMH).
Et maintenant, place au compte-rendu de nos pérégrinations Bâloise.
 

Alain - Février 2001


TROIS MOIS, DEJA
Et toujours là...

Le site a été créé en Octobre 2000 et s'il est un peu tôt pour faire un premier bilan, au moins peut-on relever quelques sujets de satisfaction :

- Malgré un compteur erratique aimablement prêté par Club-Internet, la page d'accueil a reçu plus de deux mille connexions. C'est pas mal pour un début, mais ça pourrait être beaucoup mieux. L'indexation du site dans les moteurs de recherche est encore un peu aléatoire. Si Google vous emmène volontiers chez nous, Yahoo persiste à rester sourd à toutes nos requêtes (sauf quand il passe par Google) de même que la plupart des autres moteurs de recherche (Lycos, Voilà, etc.) et ce malgré tous les formulaires remplis. Si quelqu'un a une bonne recette pour se faire reconnaître, elle est la bienvenue.

- Le forum, lui, est en plein boum. Plus de 11 000 connexions à ce jour, 476 par jour en moyenne, avec un record de 1354 le 26/01. Le Forum est vivant, très ouvert, et encore très courtois. On s'y retrouve avec plaisir, on y échange pas mal d'infos, c'est sûr, les américains vont finir par nous l'envier. En revanche "le coin des affaires" tarde un peu à décoller, on va s'en occuper sérieusement.

- Côté rédactionnel, le contenu du site ne cesse de s'étoffer au gré des contributions des uns et des autres. Je voudrais vous redire, sans aucune démagogie, que ce site n'est pas le mien mais le vôtre, un endroit où l'on peut partager des connaissances sans se cogner des tonnes de bandeaux publicitaires.

Mars approche à grands pas, et avec lui la foire de Bâle, où la délégation de "la passion des montres" ira renifler les stands des grandes manufactures pour vous ramener quelques infos de première main...

En attendant, bon surf.

Alain - Janvier 2001

 


 

LA COMPULSION HORLOGERE IMPULSIVE
Ou comment (ne pas) en guérir

Les premiers signes de la compulsion horlogère impulsive (CHI) sont assez bénins. On achète sa première "belle montre" parce qu'on aime bien son look, parce que la marque a une bonne réputation, parce qu'elle est fabriquée en Suisse, parce que Pierce Brosnan, Schwartzie ou Le Dalaï Lama a la même, parce qu'on le vaut bien, bref on dépense ce qui nous paraît être alors une grosse somme d'argent pour un objet que l'on croit pouvoir garder pour le restant de ses jours.
Au début, donc, tout est bel est bon. On regarde quatre cents fois sa montre par jour sans même voir l'heure qu'il est, on marche dans la rue en bombant le torse, et l'on attend avec impatience que quelqu'un nous dise : "Ah, vous avez une belle Omega, Rolex, IWC, Breitling, Tag (rayez la mention inutile)", mais cela n'arrivera jamais.
Les jours passent. On commence à se documenter, on feuillette des bouquins, on navigue sur le net, on bavarde avec des horlogers, et on chope le virus.
Soudain, la montre la plus super chouette du monde, celle qui faisait votre fierté, n'a plus l'air si super chouette, et l'on commence à rêver d'une autre montre, un peu plus ceci, un peu moins cela, sûrement beaucoup mieux et donc beaucoup plus chères. Alors on se raisonne, on se dit qu'on a pas besoin d'une autre montre, que de toute façon elle ne donnera pas mieux l'heure que la première (mais alors, pourquoi ne pas avoir acheté une Swatch mon bonhomme ?), qui finalement n'est pas si mal que ça.
Et puis on finit par acheter l'autre !
C'est fichu, nous voici devenu un collectionneur de montres.
La CHI est déclarée.

Commence alors une vie d'errance et de doutes, traversée de quelques moments de plaisir fugitif. Car le plus grand bonheur du chasseur de montres est de trouver enfin sa proie, et son plus grand malheur est de l'acheter : une fois la montre à son poignet, l'excitation retombera au bout d'une semaine... Et la chasse reprendra de plus belle !
Que faire ? Rien ! Ce qui ne m'empêchera pas de vous faire quelques recommandations :
 

Quelques conseils pour mieux vivre sa maladie :

- Ne jamais acheter une montre neuve, car même avec une solide remise, elle perd 35 % de sa valeur sitôt franchie la porte du magasin. Quand vous la revendrez pour financer votre prochaine folie, ces 35 % vous manqueront cruellement.
- Essayer de se spécialiser dans un créneau précis et peu onéreux : Les montres de plongée française des années 70, les chronographes suisses en acier à mouvements Landeron, les copies de Patek fabriquées en Corée
- Avant d'acheter une nouvelle montre, changer le bracelet de l'ancienne, cela suffit parfois à raviver l'amour qu'on lui portait.
- Ne jamais acheter une montre pour une autre. Exemple : j'aime beaucoup l'IWC UTC, mais le prix, Ah la la, je vais donc m'acheter une Fortis GMT...
Vous finirez par détester la Fortis et par acheter l'IWC, et vous aurez deux montres sur les bras !
- Acheter une Lange, ça ne résoudra pas vos problèmes, mais au moins vous aurez une belle montre.
- N'essayez pas de vous justifier : "J'ai absolument besoin de telle montre pour aller à la piscine, de telle autre pour mes meetings à Francfort, de telle autre encore pour draguer dans les vernissages"... Mieux vaut réaliser tout de suite qu'il ne sert à rien d'accumuler les montres !
 

Quelques conseils pour essayer de guérir :

- Entamer une psychothérapie, de sorte que votre thérapeute, au bout de huit ans à trois séances par jours, ait enfin les moyens de se payer un Tourbillon (mais plus vous).
- Acheter une montre beaucoup trop chère pour vous : quand vous verrez chaque soir vos enfants manger des patates à l'eau et votre femme mendier le dimanche à la sortie des églises, vous comprendrez la vacuité de toute cette affaire.
- Tout vendre et passer aux timbres.
- Créer un site web sur les montres (au moins vous pourrez consacrer du temps aux montres sans en acheter).
- Avouer à ses proches le prix de votre dernière acquisition, ils vous prendront pour un fou, ce qui vous aidera peut-être à ne pas le devenir tout à fait.
- Choisissez les six montres que vous préférez dans votre collection, vendez toutes les autres, puis n'en gardez que trois.
 

Bon courage

Alain - Novembre 2000



" Les montres mécaniques s'apparentent au Tamagotchi: Elles sont inutiles et pourtant nécessaires et rassurantes parce qu'elles exigent qu'on prenne soin d'elles. " William Gibson
 

        A la fin des années 70, le raz de marée des montres à quartz a bien failli engloutir l'industrie traditionnelle des montres mécaniques. Beaucoup de grandes marques ont sombré corps et bien, d'autres sont entrées en hibernation en attendant des jours meilleurs.
La montre à quartz était robuste, incroyablement précise (moins de quelques secondes par mois, un  objectif jamais atteint par les meilleures montres mécaniques) et très peu chère, et à part quelques nostalgiques du Tic-Tac, plus grand monde ne s'intéressait aux gardes-temps traditionnels, devenus en moins de dix ans de véritables pièces de musée.
        Et pourtant, aujourd'hui, à l'ère du tout numérique, nous assistons à une véritable renaissance de l'horlogerie mécanique. Les grandes manufactures, du moins celles qui ont su allier astucieusement marketing et qualité, sont redevenues prospères et des marques longtemps disparues, comme Lange ou Blancpain, présentent chaque années de nouvelles montres à complications hors de prix que les collectionneurs s'arrachent.
        Bien sûr, pour la plupart des acheteurs, dépenser plus de 840 francs (ce que les français ont dépensé en moyenne en 1999) pour une montre paraît tout à fait absurde. Pourquoi payer plus cher pour une montre mécanique infiniment moins précise, et certainement moins robuste qu'une Swatch à trois cents francs ?
        Pourquoi, en effet ?
        C'est bel et bien absurde... à moins de considérer qu'une montre ne sert pas seulement à donner l'heure, mais aussi à nous aider à passer le temps...

Alain - Octobre 2000
 
 

P.S. : Pour ceux qui voudraient se convaincre qu'une montre est moins un objet utilitaire que poétique, je recommande une visite sur le site de Vincent Calabrese.